La Ronde Castraise 2013, le CR de Philippe
Ronde Castraise 3ème
Cela fait donc la troisième fois consécutive que je participe à cette cyclosportive dont les qualités ne sont plus à démontrer. De bonne heure dans le calendrier, elle permet de compléter sa préparation pour les rendez vous d’été et présente une nette progression dans le dénivelé proposé. La sécurité y est parfaitement assurée, tous les carrefours étant gardés. Les voitures et motos de sécurité y sont nombreuses, les postes de ravitaillement bien dotés, et surtout le circuit est parfois tonique, parfois bucolique, et rarement encombré de voitures. Mais qu’à donc t-il pu manquer cette année pour que le bonheur soit parfait, peut être deux choses, l’absence de copains de club (l’Héraultaise est passée par là) et un peu de chaleur météorologique. En effet, les températures annoncées n’étaient pas folichonnes, mais elles n’ont même pas été respectées. C’est plutôt autour de 5-7° qu’il a fallu rouler pendant toute la cyclo, heureusement sans la pluie, seule une petite bruine s’invitant pour compléter le tableau à la fin du parcours.
Dans ces conditions la difficulté est toujours de s’habiller correctement, ni trop chaud, ni trop froid, on se trompe toujours un peu, et j’ai longtemps regretté de n’avoir pas mis les surchaussures et le sous casque que j’avais pourtant prévus au cas où. Bon point, deux paires de gants longs à mettre en alternance. Pas trop le temps de s’échauffer, c’est d’ailleurs toujours le cas quand on part le matin même, mais là je dis une bêtise, car à l’Héraultaise nous ne nous étions pas échauffés non plus, alors que nous étions présents de bon matin.
Trois départs sur cette grande ronde de 123 à 127 km suivant les divers comptages. Le premier de prestige sur la place centrale, le second fictif 300 mètres plus loin, mieux sécurisé, puis après deux km derrière le véhicule ouvreur qui laissera la place aux coureurs à un endroit mal délimité, départ réel, pas pratique pour déclencher les compteurs, sachant que le système de chronométrage officiel n’est que partiellement individuel. A 9 heures, en route pour un circuit bien tonique, le même que l’an dernier et qui démarre chaudement sur les 10 premiers km qui nous amènent au pied de la première (et de la plus grosse) difficulté du parcours, la côte de Lacrouzette. J’essaie d’évaluer mes chances d’intégrer un bon groupe qui me permettra de ne pas rouler seul…un certain temps. Cela avait marché pour 50 km l’an dernier , avant de connaître la défaillance et de longs moments de solitude. Cette année je suis mieux préparé car j’ai quelques sorties longues dans les jambes, dont une en cyclosportive. La côte de Lacrouzette est longue mais pas très difficile, il est vrai qu’elle est en début de parcours. Elle se prolonge en direction du Sidobre avant de redescendre dans la vallée de l’Agout par une jolie route forestière avec vue superbe sur la vallée et les hauteurs qui la surplombent. Les effectifs qui m’accompagnent sont assez nombreux pour me rassurer. S’ensuit la côte de Ferrières qui présente dans son premier km les plus importants pourcentages du parcours. Cette côte ainsi que la suivante, celle de Brassac est parsemée de faux plats qui obligent à d’incessants changements de rythme, mais l’important collectif qui s’est un moment rassemblé autour de 70 concurrents commence à s’éparpiller. Je ne roule jamais vraiment seul mais souvent en petits groupes, ce qui permet de maintenir un bon rythme. Particulièrement un groupe de coureurs en rouge (Balma) semble attendre régulièrement l’un des leurs en difficulté, puis le ramènent en prenant des relais appuyés en descente et faux plats. Cela me sera très utile jusqu’au ravito de la Salvetat où j’apprends incidemment que le retardataire à cours de forme à décider de bâcher et de monter en voiture. Je ne pourrai donc plus compter sur cette aide bienvenue. Entre-temps je suis passé par le raidillon sur lequel j’avais coincé l’an dernier et là impeccable, pas de défaillance. Désormais chaque km avalé sans crampe sera toujours cela de gagné sur l’an dernier. Arrêt de principe au ravito, mais je suis loin d’avoir épuisé mes bidons, leur contenu particulièrement froid ne permettant pas d’en avaler beaucoup à la fois. Par contre, le taux d’humidité de l’air ambiant permet de d’hydrater en respirant. Il faut ensuite aborder le retour. Sur le profil du dépliant, les dénivelés ne sont pas considérables jusqu’au col de Fauredon mais en pratique, c’est une succession permanente de montagnes russes qui coupent facilement les jambes. C’est une partie où je vais rouler plutôt solitaire, mais pas toujours. Les routes forestières puis campagnardes sont toujours plaisantes, les noms de hameaux qui s’égrènent me rappellent les années précédentes, mais d’où vient cette curieuse sensation que l’on n’en finit pas ? Qu’il faut encore redescendre (un peu) pour remonter (plus). Je vois un groupe devant mais rien à faire pour revenir, quand, enfin le sommet, pas plus identifié que cela mais à l’issue duquel s’annonce cette longue descente de près de 20 km avant d’aborder la partie finale. Peu à dire sur cette descente, longue car peu pentue, mais dont les virages assez doux, le revêtement convenable, et la présence de gros descendeurs toujours bons à suivre, appellent un gros braquet et des efforts réels qui provoquent un début de crampe. On est au centième km, ce n’est pas si mal. Nouveau ravito au pied de la côte de Fialésuch, nouvel arrêt de principe, tandis que nombreux sont ceux qui passent sans même un regard sur le buffet. Erreur tactique de ma part qui me fera bien perdre 2 à 3 minutes mais ce n’est pas si grave. Petit braquet pour la côte de Fialésuch qui n’est pas difficile bien que longue, mais je souhaite éviter le retour des crampes. Cela fonctionne à merveille, je suis bien parfois dépassé mais cela m’arrive également de dépasser ce qui n’était pas le cas les années précédentes. Reste encore la côte de Sainte Hyppolite, quartier de Castres, également peu difficile mais en fin de parcours ce n’est pas pareil et s’y ajoute plusieurs ruptures de rythmes. A nouveau j’aperçois devant moi un groupe mais qui reste hors de portée. C’est enfin l’arrivée, bienvenue, et un résultat à la fois correct et un peu décevant puisque je suis crédité de 25,9 km/h de moyenne (1 de plus que l’an dernier, mais 1 de moins qu’envisagé). Tout cela n’est pas très grave et sera compensé par une daube roborative.
C’est sans doute un lieu commun que de remercier l’organisation de cette épreuve, mais sincèrement, au delà de la présence de nombreux bénévoles qui sécurisent et encouragent les participants, on devine que tout est méticuleusement préparé pour obtenir un résultat sans faute. On regrettera évidemment l’insuffisante influence de l’organisation sur la météorologie, mais le résultat sportif final n’en est que mieux valorisé : « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». Donc selon toutes probabilités, à l’année prochaine.